Alpes du Sud à moto – Queyras & Mercantour (1/2)
En septembre, c’est le retour des traditionnels road trips à moto dans les Alpes ! Toujours avec ma Scrambler Desert Sled, je suis parti 4 jours dans les Alpes du Sud en solo en passant par le Queyras, le Mercantour, un petit peu d’Italie et la Maurienne. Récit des jours 1 et 2.
Le road book
Carte
GPX
- Jour 1 – Montpellier / Guillestre – 360 km – 7h (clic droit > enregistrer sous)
- Jour 2 – Boucle Mercantour – 320 km – 6h30 (clic droit > enregistrer sous)
- Jour 3 – Boucle Italie & Maurienne – 280 km – 6h (clic droit > enregistrer sous)
- Jour 4 annulé – Boucle Maurienne & Oisans – 240 km – 5h (clic droit > enregistrer sous)
- Jour 4 – Retour depuis Briançon – 360 km – 7h (clic droit > enregistrer sous)
Altitude
Courbe de l’altitude sur les 2 premiers jours (les jours sont séparés par le trait rouge au km 360).
- Jour 1
- Col Saint Jean (1332 m)
- Jour 2
- Col de Vars (2108 m)
- Col de la Bonette (2715 m)
- Col de la Couillole (1678 m)
- Col de Valberg (1671 m)
- Col des Champs (2093 m)
- Col d’Allos (2240 m)
- Col de Pontis (1301 m)
Le récit
Jour 1 – Départ vers le Queyras
- Départ de Montpellier
- Camargue
- Provence
- Clue de Barles
- Col Saint Jean
- Vallée de l’Ubaye
- Arrivée à Guillestre
Alors que pour les premières éditions en 2017 et 2018, j’avais opté pour un road trip itinérant avec chaque jour une nouvelle ville étape, pour cette année j’ai plutôt choisi de prendre deux points de chute (Guillestre et Briançon dans les Hautes Alpes) afin de réaliser des boucles sur la journée.
Cela permet notamment de ne pas avoir à embarquer sur sa moto tout son matériel et ses affaires personnelles. Il n’y a pas de pression non plus à rejoindre une ville avant ou après une certaine heure. De même, pour le premier jour en partant de Montpellier, alors que j’avais l’habitude d’intégrer une portion « touristique » comme les Baux de Provence, les Gorges du Verdon ou la Route des Crêtes, j’ai décidé d’aller au plus court en prenant une bonne partie du réseau secondaire. Pas très glamour à montrer, mais ça permet de ne pas gâcher de précieuses minutes de vidéo (je vous laisse regarder la carte et le fichier GPX en haut de cet article).
Le road trip ne commence donc pour moi que l’après-midi au niveau de Digne les bains dans les Alpes de Haute Provence. La D900A le long du Bès forme la Clue de Barles. Une route typique de gorges, très minérale, avec des portions creusées dans la roche et quelques tunnels. C’est agréable de rouler en semaine sur des secteurs peu chargés en trafic contrairement à mon début de journée. En 2020, toujours depuis Dignes les bains, j’avais opté pour la D900, plus roulante et qui passe par le Col du Labouret. Les deux se valent en terme de plaisir de rouler, mais la D900 est plus rapide en temps de parcours.
En poursuivant au nord toujours dans le 04 sur la D900, direction le Col Saint Jean (1332 m) et la station de ski de Montclar depuis Selonnet. En 2020 (oui, je vais beaucoup comparer les road trips entre eux dans cet article), cette route était fermée pour cause d’éboulement. C’est un risque courant en montage. J’avais alors du suivre la déviation vers la D900C et les fantastiques Gorges de la Blanche. Cette année, pas de déviation, mais une pluie qui s’invite déjà dans ce road trip. Mon équipement Goretex laminé me protège, je peux donc continuer sereinement. A choisir, je pense que la D900C mérite plus le détour que la D900. Et c’est tout l’objectif de ce blog, partager mon expérience afin de mettre en place le « meilleur » road book dans un secteur donné.
C’est l’occasion d’apercevoir en contrebas le lac de Serre Ponçon qui sera le fil rouge sur les deux premiers jours. Pour ce premier passage, je longe la côte du lac artificiel sur la D954 à cheval entre les Hautes Alpes et les Alpes de Haute Provence à travers La Sauze du lac et Savines le lac. Fin de journée sur la N94 avec une pause carburant. Arrivée sur Guillestre dans le Queyras qui sera ma ville étape pour deux nuits.
Jour 2 – Boucle dans le Mercantour
- Départ de Guilleste
- Col de Vars
- Vallée de l’Ubaye
- Cime de la Bonette
- Vallée de la Tinée
- Col de la Couillole
- Cols de Champs, d’Allos et de Pontis
Le jour 2, c’est une boucle dans le Mercantour. Là encore, pas vraiment de surprise, je l’avais fait à deux reprises en 2020 à la sortie du premier confinement en juillet, puis en septembre pour l’Alpes Aventure Motofestival. La journée démarre « assez » tôt à 9 heures pour profiter des jolies couleurs sur les reliefs. La D942 permet de rejoindre les différents villages de la station de Vars avant de gagner le Col de Vars (2108 m). Cette portion fait parti du tracé « officiel » de la Route des Grandes Alpes (RGA). Résultat : attendez vous à trafic chargé en vélos, motos et camping-cars. Selon les heures, il y aura même un photographe autour d’un virage.
Le versant sud permet de rebasculer dans les Alpes de Haute Provence et d’entrer dans la Vallée de l’Ubaye. Au niveau de la commune de Jausiers, vous avez le choix : la plus haute route d’Europe (mention d’ailleurs très décriée par certains car considérée comme fausse) pour rejoindre la Cime de la Bonette (2802 m) ou poursuivre sur la D900 en direction de Barcelonnette afin de gagner le Col de la Cayolle. (2324 m). Cette année, j’ai opté pour le premier choix. Vous pouvez d’ailleurs faire les deux sous forme de boucle. Ce choix est important car seul le Col de la Cayolle est sur le tracé de la RGA. Parler de « Bonette sur la RGA » est une faute impardonnable !
Depuis Jausiers, la Cime de la Bonette est à 24 km et l’altitude passe de 1200 m à plus de 2802 m. Sacré ascension ! Là aussi beaucoup vélos, d’ailleurs la plus part sont « lâchés » depuis des vans autour de 2000 m à intervalle régulier. En conséquence, attendez-vous à doubler des groupes de 3-4 vélos toutes les minutes !
J’ai un peu de mal à comprendre le plaisir qu’ils peuvent prendre à rouler de cette manière, même si le bord droit de la chaussée est réservée aux cycles.
Au détour d’une épingle avec des restes de neige (ou de grêle ?) un premier photographe tente de prendre des photos. D’habitude, je suis plutôt bon client mais là je ne trouve pas le spot terrible pour investir presque 20 € par cliché.
Alors qu’une horde de 10 motards arrivent derrière moi, j’arrive à « tenir » ma position de leader et à ne pas me faire doubler. Au stop qui marque le Col de la Bonette Restefond (2715 m), le groupe ira d’ailleurs directement vers la Vallée de la Tinée, sans passer par la boucle qui monte à la cime. Me voilà donc seul à faire le dernier kilomètre jusqu’à la « fameuse pierre » bien esseulée ce matin en pleine semaine. A 9°C au sommet, ce n’est pas le moment de s’arrêter trop longtemps.
La descente dans la vallée est un classique avec le passage devant les ruines du camp militaire des Fourches. En 2019 et 2020, j’étais plutôt passer par la Col de la Moutière (2454 m). Il s’agit d’une route de 12 km dont les 3 derniers sont en terre. Cela permet de rejoindre Saint Dalmas le Selvage par un route très sauvage et peu empruntée. Pour cette édition 2022, je reste sagement sur le bitume de la M2205 jusqu’au village d’Isola. Il est possible ici de rejoindre l’Italie par le Col de la Lombarde. C’était au programme de l’édition 2020 mais pour cette année, l’Italie attendra le lendemain avec le Col de l’Echelle.
Je continue donc sur la route du Col de la Couillole en passant par le village médiéval perché de Roubion. Il s’agit d’un col qui est sur le tracé officiel de la RGA. Dans une version préliminaire de ce road book, j’avais prévu plus large en passant par toute petite route d’Ilonse (M35) et de Pierlas afin de rejoindre les Gorges des Cians par le Col de la Sinne. Je ne connaissais pas donc c’était l’occasion d’y aller et les vues embarquées de Google Street View étaient très impressionnantes. Malheureusement, j’ai raboté cette section car ma journée était déjà bien trop longue. En général, en montagne je compte 250 km par jour et ma boucle fait déjà 320 km sans ce passage ! A prévoir pour une prochaine fois.
La RGA indique de passer de Valberg à Guillaume par la D28. J’ai décidé de changer de parcours pour descendre à Péone via la D29, une route moins connue et plus sinueuse. Belle surprise ! Cela vaut clairement le coup. Les nombreuses épingles sont pratiquement à plat et bien larges. Même si la route est interdit au gros tonnage, elle reste très accessible. Je trouve d’ailleurs le revêtement de cette route bien meilleur que celle reliant Valberg à Guillaumes avec ses multiples raccords et tranchées pour la fibre optique.
A Saint Martin d’Entraunes, nouveau choix à faire : suivre la RGA sur la D2202 vers le Col de la Cayolle dans le sens sud/nord ou prendre la direction du Col des Champs par la D178 et D78.
Voulant limiter mon passage sur la RGA cette année, même si la Cayolle est probablement le plus joli col du secteur car très sauvage et bien végétalisé, j’emprunte le Col des Champs que je n’ai jamais eu l’occasion de faire dans le sens sud/nord. L’ascension du côté des Alpes Maritimes ne représente pas de difficulté même si la vue est principalement « dans le dos ». La descente côté Alpes de Haute Provence pour rejoindre Colmars est plus délicate : route peu large, très ombragée, peu de visibilité et beaucoup de cyclistes qui tentent de rouler sur un col moins chargé. A l’été, il y a d’ailleurs des matinées qui leur sont réservés.
Sauf à vouloir revenir vers le sud vers Castellane et les Gorges du Verdon, la seule suite possible pour rester dans les Alpes et de rejoindre Allos et la station de ski de la Foux d’Allos. A vouloir prendre des cols moins empruntés que ceux de la RGA, on tombe forcément sur des routes moins touristiques, moins larges et moins sécurisées. Si la montée jusqu’au Col d’Allos (2240 m) n’est pas réellement difficile, la redescende vers Barcelonnette est plus délicate : route encaissée, creusée dans la roche, talus vertigineux et croisements difficiles. Je me souviens à l’Alpes Aventure Motofestival 2020, on avait emprunté cette portion le samedi après-midi (donc la période la plus chargée du week-end), heureusement que la majorité des véhicules étaient des deux-roues !
Comme la veille afin de rejoindre Guillestre, je longe l’Ubaye qui, avec la Durance, forme le lac de Serre Ponçon. Plutôt que d’emprunter la route côtière (D954), je tente le Col de Pontis par la D7. De 9 à 11%, dénivelé de 500 m en seulement 5 km, c’est probablement le col le plus difficile du secteur. Bien sûr, sur une « route fermée » pas de problème, mais en condition réelle avec des conducteurs qui peuvent se retrouver ici un peu par hasard, c’est un véritable stress. Impossible de croiser une voiture et à une moto sauf à certains endroits. Et difficile à moto et s’arrêter en plein côte ou de faire marche arrière. Bref, priez pour ne croiser personne ! L’ayant déjà fait dans le sens de la descente en 2020, et donc en montée en 2022, je pense que Pontis et moi, c’est terminé. Le but de ce col ayant d’avoir une belle vue sur la lac, il est tout à faire possible de faire l’aller et le retour par le versant nord, bien moins étriqué qu’en venant du sud.
Contrairement à la veille pour le dernière portion de la journée, Savine le lac / Guillestre ne se ferra pas par la N94, mais par une route de crête en passant par Saint André d’Embrun (D994D). Plus long que la nationale, c’est aussi l’occasion de rouler tranquillement et d’éviter les nombreux camions et le radar de vitesse.
Jours 3 & 4
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