Road trip en Ariège sur la Route des Cols – Pyrénées
Profitant du pont de l’Ascension, je suis parti 3 jours en direction de l’Ariège pour faire une partie de la Route des Cols dans les Pyrénées. Embarquez avec moi dans ce récit de presque 1000 km au guidon d’un Scrambler Desert Sled.
Le road book
Carte
GPX
- GPX du jour 1 – Montpellier / Gorges de Galamus / Ax-les-Thermes – 330 km (clic droit > enregistrer sous)
- GPX du jour 2 – La Route des Cols en Ariège – 290 km (clic droit > enregistrer sous)
- GPX du jour 2 (alternative) – L’Ariège, sans le Mas d’Azil – 280 km (clic droit > enregistrer sous)
- GPX du jour 3 – Ax-les-Thermes / Le Minervois / Montpellier – 330 km (clic droit > enregistrer sous)
Altitude
Courbe de l’altitude sur les 3 jours (les jours sont indiqués par le trait rouge vertical).
- Jour 1
- Col du Pradel (1680 m)
- Jour 2
- Port de Lers (1517 m)
- Col d’Agnès (1570 m)
- Col de Latrape (1110 m)
- Col de la Core (1395 m)
- Col de Péguère (1375 m)
- Col des Caugnous (947 m)
- Col de Port (1249 m)
- Col de Marmare (1361 m)
- Col de Chioula (1431 m)
- Jour 3
- Col de Pailhères (2001 m)
- Col de Salettes (886 m)
Le récit
Jour 1
- Départ de Montpellier
- Le Haut-Languedoc
- La traversée de l’Aude dans les Corbières
- Les Gorges de Galamus
- Le Col du Pradel
- Arrivée à Ax-les-Thermes
J’aime beaucoup le format road trip à moto sur trois jours. Outre le jour aller et le jour retour, cela permet d’effectuer une deuxième journée au coeur d’un secteur, ici l’Ariège dans les Pyrénées en région Occitanie, sans devoir fixer sur la moto toutes ses affaires qui restent à l’hôtel.
Initialement, j’avais même prévu quatre jours, avec une journée en Andorre et en Espagne (comme en 2017), mais des chutes de neige à 48 heures du départ, m’a fait annuler cette escapade. Le Pas de la Case et le Port d’Envalira à plus de 2 400 m d’altitude auraient sûrement été encore un peu humide lors de mon passage.
Premier jour, le départ s’effectue depuis Montpellier, mais à vous d’adapter le fichier GPX en fonction de votre lieu de résidence. Ne comptez pas sur moi pour prendre l’autoroute A9 jusqu’à Perpignan, j’ai ma journée pour rejoindre Ax-les-Thermes. La première partie s’effectue donc sur le secteur du Haut-Languedoc et la Vallée de l’Orb (D908 jusqu’à Hérépian, puis D14 vers Vieussan et D20 jusqu’à Saint-Chinian). C’est un secteur principalement viticole, légèrement vallonné avec un climat très aride.
La suite du parcours s’effectue dans le département de l’Aude. Le passage par Lézignan-Corbières, la « grande » ville du secteur, permet de faire un ravitaillement en essence. Premier moment fort de la journée : les petites gorges de l’Orbieu sur la D212. Route tranquille, étroite, ombragée mais par moment recouverte de gravier. La vitesse moyenne sur ce secteur n’est pas très élevée. J’ai parfois l’impression de « perdre » mon temps sur ces routes et je ne suis plus forcément à l’aise. J’ai de plus en plus peur de croiser un véhicule qui se croit sur une spéciale d’un rallye ou sur un sens unique. Ce sont des moments que j’ai déjà vécu, il n’y a pas qu’en ville qu’on croise des cassos. En alternative, je peux citer mon trajet de 2017 où j’avais plutôt longé la côté Méditerranéenne vers Sigean, Fitou, Rivesaltes.
En réalité l’objectif de cette traversée de l’Aude est de rejoindre les Gorges de Galamus. Limite avec les Pyrénées Orientales, ce passage creusé dans la roche sur un peu plus de 2 kilomètres permet de relier Cubières-sur-Cinoble (D10) à Saint-Paul-de-Fenouillet (D7). Le paysage est époustouflant, mais ce n’est pas une surprise puisque c’était déjà au programme en 2017. La route est très étroite, elle même interdite aux camping-cars et aux caravanes. Les gens ont plutôt tendance à se garer sur les parkings à chaque extrémité et à faire une balade à pieds. Les plus téméraires peuvent aussi faire du canyoning, même si le niveau de l’eau au printemps 2022 est au plus bas. Ces gorges sont un incontournable du secteur, quitte à faire un petit détour si vous passez pas très loin !
Il y a trois cols qui permettent de regagner la ville d’Ax-les-Thermes : Pradel, Chioula et Pailhères. Cela tombe bien, j’ai prévu trois jours pour ce road trip, donc à chaque jour son col.
Le col sélectionné pour ce premier jour du road trip est sûrement le plus impressionnant, le plus spectaculaire, le plus dangereux, mais je n’en avais aucune idée alors : le Col du Pradel. Un indice aurait du m’alerter : le GPS indique un trajet restant de 1h20 pour seulement 50 km. Un peu plus tard, passé les gorges de Rébenty et le Défilé de Joucou (D107), voilà encore 1 heure annoncée pour faire seulement 40 km. J’avoue, j’ai douté de la pertinence des indications du GPS mais j’avais tort. Passé le village de Niort-de-Sault et son inattendu château, Mérial et la Fajolle, la route (toujours la D107 dans l’Aude) devient sinueuse, à l’ombre et avec une forte déclivité.
Le croisement est difficile et la fatigue de cette fin de journée me fait même rater mon démarrage en côte après un arrêt forcé sur l’herbe pour laisser passer un gros pick-up.
Arrivée au sommet du Col du Pradel à 1 680 m, la vue sur l’Ariège est époustouflante, avec quelques sommets enneigés. C’est d’ailleurs la scène d’introduction de ce road trip en vidéo. Cela vaut le coup pour la vue, mais difficile de conseiller cette portion de route à un groupe de motards. De la Fajolle jusqu’à l’Ascou, il faut compter 30 minutes pour parcourir seulement 15 km. Pour ceux qui aiment les sensations, la vitesse et la prise d’angle, ce n’est clairement pas la bonne route.
Les derniers kilomètres (D25B, D25 et D613) permettent de redescendre sur Ax-les-Thermes. Hôtels, campings, gîtes ou résidences, les possibilités pour se loger sont nombreuses. De mon côté, j’ai une préférence pour les appart-hôtels qui permettent d’être autonome pour le repas et de ne pas avoir à amener d’affaires de toilettes, ni de linges de maison. Cela permet aussi de choisir ses dates de séjour et de ne pas se voir imposer le fameux « du samedi au samedi », incompatible avec un road trip moto.
Bilan de cette première journée : 330 km pour 7 heures de roulage avec trois gorges (Orbieu, Galamus et Rébenty) et un col (Pradel).
Jour 2
- Départ de Ax-les-Thermes
- La Route des Cols
- La Grotte du Mas d’Azil
- Le plan d’eau de Mondely
- Le Col de Péguère
- La Route des Corniches
Le jour 2, c’est le coeur de ce road trip moto avec une boucle dans le sens horaire en Ariège. Pour la matinée, inutile de réfléchir aux routes à prendre : il suffit de suivre les panneaux « La Route des Cols ».
Depuis Ax-les-Thermes, direction Tarascon-sur-Ariège par la N20. Je ne suis finalement pas très surpris de voir le flot incessant de voitures et de cars de tourisme aller dans l’autre sens : c’est en effet la route d’accès vers l’Andorre. Cela me conforte dans mon choix d’avoir fait une croix sur cette principauté : le public y va principalement pour « faire des achats » et non pour parcourir le Col d’Ordino et les stations de ski de Grandvalira par exemple (qui ont fait l’objet d’une vidéo dédiée il y 5 ans).
Après un plein d’essence au Super U du coin (forcément à un tarif plus élevé que celui pratiqué au Pas de la Case malgré la ristourne côté français de 0,15 € HT au litre), le premier col de la journée sera le Port de Lers. A savoir que « port » est utilisé dans les Pyrénées pour désigner un « col » de montagne. Principalement en sous-bois, ce n’est qu’à une épingle du sommet à 1 517 m que la vue se dégage enfin.
L’occasion d’apercevoir également le lac de Lers en contrebas, ou de voir le départ de parapentes. Il parait que c’est le secteur préféré des motards toulousains qui font cette balade sur la journée.
Suite de la D8 qui devient D8F en direction du Col d’Agnès. Une montée assez courte jusqu’à 1 570 m, au contraire de la descente vers Aulus-les-Bains très sinueuse avec de nombreuses épingles. Si on trouve de nombreux véhicules arrêtés sur le bord de la route (pour des départs de randonnées), les routes sont plutôt calme en terme de traffic. Passage par le Col de Latrape (110 m) pour rejoindre la Vallée de l’Ustou et Seix.
Prochain col de la liste : le Col de la Core sur la D17 puis Bethmale. La route est large, en très bon état et permet d’apercevoir les sommets enneigés. Je garde un bon souvenir de cette portion. On peut rouler sereinement, sans excès de vitesse, prendre de belles trajectoires et sans risque de faire de manœuvres lors de croisement. Malheureusement, de mon côté, cela signe déjà la fin de la route des cols. Le prochain col à l’ouest aurait été le Col de Portet d’Aspet dans la Haute-Garonne. Au niveau de Castillon-en-Couserans, j’entame alors le trajet « retour » sur la D618 en direction de Saint Giron (retenez bien cette ville, on en parlera un peu plus tard) afin de rester dans le « 09 » qui la thématique de ce road trip.
Pour cette deuxième partie de la journée, l’objectif est de rejoindre la Grotte du Mas d’Azil et notamment sa route en « sous-terrain ». Impressionante à faire même si, forcément, une grotte ça ne peut pas se filmer avec une GoPro pour vous partager ce moment en vidéo. La grotte peut également se visiter et une large zone de parking et de pic-nic est disponible au sud pour faire une pause.
Une fois la grotte passée, il me fallait regagner une zone de montage pour poursuivre dans ma lancée des « cols » même si ceux-ci ne sont plus sur une route « touristique ». J’avais repéré sur la carte une large zone bleue : cela correspond au plan d’eau de Mondely. Idéal pour faire une pause près de l’eau et à l’ombre. Même si l’état de la route n’est pas des plus accueillant, les chemins C1, C2 et C21 permet de traverser ce secteur sans problème jusqu’à La Bastide-de-Sérou.
Sur la route menant au Col de Péguère (1 375 m), je vois plusieurs panneaux indiquant la direction de « Saint Giron ». Souvenez-vous, j’avais passé cette ville en fin de matinée pour rejoindre la grotte. Avec le recul et si le road book était à refaire, je pense que consacrerais cette journée uniquement à des « cols » en faisant un trait sur la Grotte du Mas d’Azil. Finalement le détour vers cette curiosité géologique semble hors-sujet pour un road trip moto. Sur la carte présente au début de l’article j’ai indiqué en rouge une trace alternative pour ce deuxième jour qui permet d’ajouter des nouveaux cols : Col du Portel, Col de Pradel (qui n’est pas le même que celui de la veille), Col de la Crouzette, etc. Le point de jonction entre la trace réelle et la trace modifiée correspond au Col des Caugnous à 947 m.
Après un passage par le Col de Port à 1 249 m (mais déjà vu en 2017 dans le sens de la montée), redescente vers Tarascon-sur-Ariège pour refaire le plein d’essence dans le même Super U. La « Route des Corniches » permet de rejoindre Ax-les-Thermes sans prendre la N20. Serais-ce une « Corniche des Cévennes » en Ariège ? Non, pas du tout ! Alors que la version en Lozère est une large route touristique, très peu urbanisée et avec de nombreux points de vue, ici sur la D20 on est plutôt sur une petite route de campagne qui relie différents villages (Arnave, Senconac, Caychax, Axiat, Appy) pas forcément très joyeux.
La vue sur Luzenac et son téléphérique de plusieurs kilomètres vers la carrière de talc de Trimouns permet sûrement de sauver cette route du roadbook.
Les derniers kilomètres, là encore sur une route étroite et en sous-bois, permettent de passer par le Col de Marmare (1361 m, un des cols qui permet de rejoindre Ax-les-Thermes, avec le Col du Pradel fait la veille) et le Col de Chioula (1 431 m) et sa station de ski nordique. Cela permet de conclure cette journée de 290 km pour 6h15 de route hors temps de pause.
Jour 3
- Départ d’Ax les thermes
- Col de Pailhères
- Les Gorges de Saint Georges
- Autour de Carcassonne
- Le Minervois
- La Vallée de l’Orb
- Retour sur Montpellier
Troisième et déjà dernier jour de ce road trip. Le point départ est toujours Ax-les-Thermes et la destination, Montpellier. C’est donc l’occasion de faire le dernier des cols d’accès à cette petite ville thermale. Après le Col du Pradel et le Col du Chioula, c’est donc au tour du Col de Pailhères d’être sur la trace avec la D25. En réalité, j’avais déjà fait ce col en 2017, et même deux fois, mais toujours dans l’autre sens. Pour ce versant, la route est belle et large. Le premier point de passage est celui de la station de ski d’Ascou. Après quelques épingles et la croisée d’estives (troupeaux en montagne), on arrive déjà au sommet à 2 001 m.
Point surprenant, il y a pas mal de petites habitations, type chalets, au sommet. Il y a donc probablement un accès toute l’année ? Une construction en dur permet d’accueillir le panneau du col, l’occasion d’une photo avec la Desert Sled toute équipée en bagages souples SW Motech. A 9h30, c’est désert. Cela change de mes précédents passages où le col était envahi de chevaux !
La redescende est toujours dans le département de l’Ariège (la limite avec l’Aude s’effectuant dans la vallée au niveau du cours d’eau éponyme). Cette fois-ci la route est très étroite et les épingles nombreuses. La route est même construite « sur » la pente avec des murets en pierre. C’est très impressionnant et je n’avais pas le souvenir d’un endroit si délicat lors de la montée avec mon ancien roadster Honda CB650F. Cette séquence était d’ailleurs l’objet d’une vidéo dédiée en 2017. Ultime passage devant la station de ski de l’autre versant avec Mijanès à 1 500 m d’altitude. La route redevient alors « plate » et passe devant un fantastique petit cours d’eau avec la rivière de Quérigut.
Au niveau de l’Aude, la suite du parcours s’effectue sur la D18 au niveau des Gorges de Saint Georges jusqu’à Axat. Attention les gorges sont si étroites qu’il y a un feu de signalisation avec une attente possible de 2 à 5 minutes. De mon côté, ça sera plutôt 5 …secondes et la voiture de devant me laisse même passer pour avoir la vue dégagée. Ce passage est bref, certainement très rafraichissant à l’été, et pas forcément esthétique en vidéo, car très sombre ! J’ai eu de la chance ce jour là car la route était complètement fermée le lendemain et pendant 5 jours pour des travaux de lignes à haute tension en sous-terrain. Mon conseil : toujours vérifier l’ouverture des routes avant de partir sur les différents sites « info route » de chaque département.
Quillan et Limoux sont des points de passage jusqu’à Carcassonne, toujours sur la D118. La dernière étape, afin de changer par rapport à l’aller, est de découvrir le secteur du Minervois (Caunes Minervois, Citou, Lespinassière sur la D620). On peut aussi citer la Montagne Noire, le Pic de Nore ou encore le Gouffre de Cabrespine. J’avoue ne pas connaître du tout ce secteur du « 11 ». J’ai beaucoup aimé la route jusqu’au Col de Salettes qui marque la limite avec l’Hérault. C’est d’ailleurs là où j’ai tourné la conclusion de la vidéo. J’aurais sûrement l’occasion d’y revenir, peut-être même sur une seule journée.
Bilan de ce troisième jour : 330 km en 6h15 mais finalement peu de « contenu » lié à l’Ariège en dehors du col de Pailhères ce qui explique le manque volontaire de détail dans cet article : à vous de créer le trajet idéal pour rejoindre votre domicile.
Les chiffres
Distance | 953 km |
Carburant | 42 l (84 €) |
Consommation | 4,4 l / 100 km |
Hébergement (2 nuits) | 140 € |
Repas (3 jours) | 30€ |
Total | 254 € soit 0,26 € / km |
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Conclusion
Bonne route !