Alpes du Sud à moto – Italie & Maurienne (2/2)
En septembre, c’est le retour des traditionnels road trips à moto dans les Alpes ! Toujours avec ma Scrambler Desert Sled, je suis parti pour 4 jours dans les Alpes du Sud en solo en passant par le Queyras, le Mercantour, un petit peu d’Italie et la Maurienne. Récit des jours 3 et 4. La lecture des deux premiers jours est vivement conseillée !
Le road book
Carte
GPX
- Jour 1 – Montpellier / Guillestre – 360 km – 7h (clic droit > enregistrer sous)
- Jour 2 – Boucle Mercantour – 320 km – 6h30 (clic droit > enregistrer sous)
- Jour 3 – Boucle Italie & Maurienne – 280 km – 6h (clic droit > enregistrer sous)
- Jour 4 annulé – Boucle Maurienne & Oisans – 240 km – 5h (clic droit > enregistrer sous)
- Jour 4 – Retour depuis Briançon – 360 km – 7h (clic droit > enregistrer sous)
Altitude
Courbe de l’altitude sur les 2 derniers jours (les jours sont séparés par le trait rouge au km 280).
- Jour 3
- Col de l’Izoard (2360 m)
- Col de l’Echelle (1762 m)
- Col du Mont Cenis (2085 m)
- Col du Télégraphe (1566 m)
- Col du Galibier (2642 m)
- Col du Lautaret (2058 m)
- Jour 4
- Rien de remarquable 😉
Le récit
Jours 1 & 2
Les deux premières journées sont décrites dans la page précédente.
Jour 3 – Passage en Italie et dans la Maurienne
- Départ de Guillestre
- Col de l’Izoard
- Val des Près et Col de l’Echelle
- Passage en Italie (Oulx, Suse)
- Lac du Mont Cenis
- Vallée de la Maurienne
- Cols du Télégraphe, Galibier, Lautaret
Pour le jour 3, je quitte Guillestre et le Queyras pour aller un peu plus au Nord des Hautes Alpes. Premier col de la journée, et officiellement sur le tracé de la Route des Grandes Alpes (RGA), le Col de l’Izoard. Mais avant d’attaquer cette ascension jusqu’à 2360 m, passage par les Gorges du Guil sur la D902.
Pour ceux qui veulent découvrir un peu plus cette vallée, il est possible de continuer vers Château Queyras et Saint Véran (plus haut village habité d’Europe à 2045 m d’altitude) jusqu’au Col Agnel (Colle dell’Agnello) à 2744 m. Ce col marque la frontière avec l’Italie. C’était sur ma route en 2020, malheureusement à l’époque toute la vallée était sous la brume, sans aucune visibilité. J’avais même du allumer les poignées chauffantes fin août ! Je n’avais fait que l’aller et retour sans basculer côté italien, mais cela peut s’envisager, par exemple pour rejoindre le Col de Sampeyre (Colle di Sampeyre) et le Col de la Lombarde afin de revenir en France du côté d’Isola.
Pour 2022, le Col de l’Izoard est en travaux. Même si cela empêche temporairement de stationner et de se prendre en photo devant la « pierre », je pense que les travaux sont une bonne chose. J’avais toujours été surpris de voir ce col alpin si mal aménagé : une zone en terre devant la stèle où les gens n’hésitait pas à se garer à quelques centimètres, des camping-cars qui stationnaient devant toute la journée, une vieille cahute de « souvenirs made in China », etc. J’espère que les travaux vont permettre de remettre de l’ordre dans ce secteur et pourquoi d’en profiter pour une faire une pause un peu longue durant un road trip moto.
Je poursuis en passant devant le Refuge Napoléon. A cette heure-ci, pas encore de photographe sur le bord de la route. Je suis passé à 10h pile et il était en train de s’installer. Voilà au moins 20 € d’économisé ! Alors que la montée depuis Arvieux est assez minérale, notamment avec le passage le long de la Casse Déserte, la redescende vers Briançon en passant par Cervières est plus végétale et plus ombragée. A choisir, je préfère ce versant là même s’il faut reconnaître que de l’autre côté les tables de pique-nique sont très nombreuses, presque 1 à 2 à chaque épingle !
L’objectif de cette journée était de passer en Italie. Si plus tôt dans la matinée, le passage par le Col Agnel aurait pu être une possibilité, depuis Briançon, il y a deux nouvelles possibilités : poursuivre sur la N94 vers Montgenèvre et arriver à Sestriere ou prendre Val des Près et la Vallée de la Clarée sur la D994G. En 2020, j’avais fait les deux, sur deux journées différentes, mais dans le sens Italie-France.
Pour cette nouvelle édition, je choisis bien sûr la deuxième route, plus sauvage et beaucoup moins empruntée que la nationale. Cela permet de rejoindre assez rapidement le Col de l’Echelle à 1762 m. Mais attention, depuis le traité de Paris de 1947 après la seconde guerre mondiale, ce n’est plus la frontière avec l’Italie. L’autre versant avec la Vallée Étroite (Valle Stretta) est aussi français jusqu’à Bardonecchia (Bardonnèche). Si vous avez déjà entendu parlé du Colle dell’Assietta (2472 m) et Colle delle Finestre (2176 m), sachez que ces deux cols off-road sont dans le secteur. Avis aux amateurs.
Pour information, le Paris-Milan en TGV passe par ici, j’ai d’ailleurs eu l’occasion de le croiser. Si vous pensiez que le train passait par un col, vous vous trompez. Il y a bien sûr des tunnels creusés spécialement pour ça : depuis 1871 pour le train et depuis 1980 pour les voitures avec le tunnel du Fréjus.
En Italie, il faut poursuivre sur la SS4 en direction de Oulx et de Susa (Suse). La route serpente le long de l’autoroute et de la voie ferrée, ce qui permet un traffic peu dense et quelques bonnes sensations (la vitesse est limitée à 90 km/h). Le retour en France passe par le Mont Cenis avec le lac et le col éponyme à 2085 m. Il faut suivre les panneaux Moncenisio côté Italien, même si, attention, Moncenisio (Montcenis) est un petit village côté Italien qui n’est pas tout à fait sur la même route que celle qui mène au lac en France !
Pour les amateurs d’off-road, il y a également pas mal de pistes dans le secteur, notamment pour faire le tour du lac ou rouler sur le barrage. J’ai croisé ce jour là deux enduristes autrichiens qui essayaient de trouver des entrées vers des chemins afin de quitter le bitume. La route est d’ailleurs en partie transformée en pistes de ski l’hiver.
Lanslevillard est la première ville que l’on trouve en redescendant du lac. Il s’agit d’un point de passage sur la RGA. C’était d’ailleurs une ville étape pour mon road trip en 2018. En direction du nord, vous avez le Col de l’Iseran (2764 m, soit le plus haut col des Alpes en France) et au sud vous regagnez Saint Michelle de Maurienne en direction du Col du Télégraphe. Cette année, je continue donc au sud en suivant la direction de Modane le long de la D1006. J’ai un regret : celui ne pas avoir suivi les panneaux « Modane par route panoramique ». Après étude sur la carte, il s’agit de la D83 vers Aussois. A refaire, je passerais par là, le détour n’est pas important et la vue doit être meilleure.
Après la portion très routière jusqu’à Saint Michelle de Maurienne, on peut attaquer les trois derniers cols de la journées, tous sur le tracé de la RGA. Le Col du Télégraphe (1566 m) est un point de passage vers la station de ski de Valloire. Il ne représente pas beaucoup d’intérêt, il est aussi très routier. Le col suivant, à l’inverse, est probablement le plus connu, le plus médiatisé. Il s’agit bien sûr du Col du Galibier (2642 m). Attention, vous n’êtes pas obligés d’aller au sommet : un tunnel à 2556 m permet de changer de vallée sans prendre le petit détour jusqu’à 2642 m. Soit car vous êtes pressés, que vous avez peur de l’altitude ou car le col est fermé dès les premières chutes de neige.
Si en début de journée ou la veille, j’étais déçu de ne pas avoir croisé de photographe (Vars, Izoard), la montée vers le Galibier est clairement un spot à paparazzi : j’ai compté 4 sites internet qui vendent des photos du col (Colphotos, Coco Photo, Griffephotos et Galibier Photos) et j’ai pu croiser les trois premiers ce jour là. Malheureusement, comme vous pouvez le voir dans la vidéo (intégrée en haut de cet article), à chaque passage une voiture passait devant moi dans le sens contraire. Pas facile de bien cadrer dans ces conditions, mais j’ai quand même trouvé quelques clichés intéressants. Mention spéciale pour Coco Photo Valloire qui m’a envoyé deux photos pour le prix d’une ! Les versions achetées et sans filigrane sont postées sur mon compte Instagram. Une photo est même devenue ma photo de profil.
Ultime col de la journée avec le Col du Lautaret (2058 m). Comme pour le Télégraphe, c’est un col routier. Il fait la liaison entre Briançon et Grenoble par la D1091. Voilà qui signe la fin de cette troisième journée.
Jour 4 – Déjà le retour avant l’orage
- Départ de Briançon
- Lac de Serre Ponçon
- Gorges de la Méouge
- Autour du Mont Ventoux
- Vallée du Rhône
- Retour sur Montpellier
Le jour 4 aurait du être une nouvelle boucle en Maurienne. J’avais prévu de remonter par le Lautaret et le Galibier dans le sens inverse de la veille afin de rejoindre les stations de ski du domaine des Sybelles et le Col du Glandon et le Col de la Croix de Fer ainsi que du barrage de Grandmaison. Le retour m’aurait permis de prendre une route vertigineuse (D211A) pas loin de la station de ski d’Auris-en-Oisans avant de revenir sur Briançon par La Grave et La Meije.
Malheureusement la météo s’annonçait très orageuse pour le lendemain qui aurait du être mon jour retour. J’ai donc remplacé le « jour 4 » par le « jour 5 », il s’agit donc simplement du retour vers Montpellier. Le tracé initial de ce quatrième jour annulé est affichée dans la carte en haut de l’article avec le fichier GPX associé.
Cette journée retour n’a pas vraiment de fait remarquable. Presque 2 heures à rouler sur des nationales pour rejoindre l’entrée de l’autoroute, ou pour moi, pour regagner le réseau secondaire. J’en profite pour passer par les Gorges de la Méouge. La suite du programme est de traverser les Baronnies Provençales et la Drome Provençale. Je contourne le Mont Ventoux dans le Vaucluse au niveau de Malaucène, mais il aurait été tout à fait possible de faire l’ascension du « mont chauve » et de revenir par Bédouin si vous avez le temps ou que la météo est meilleure. Arrivée dans le Gard, l’orage éclate sur Uzès mais j’ai la chance d’arriver juste après les gros des précipitations. Si le ciel est noir et la route détrempée, le client bleu se découvre petit à petit en revenant dans l’Hérault pour conclure ce road trip.
Conclusion
Voilà un nouveau road trip dans les Alpes comme presque chaque année en septembre depuis 2017. Au total : 1350 km en quatre jours. D’habitude, je table sur 250 km pour les journées en montagne et 350 km pour les liaisons. Je crois que cette année j’ai vu un peu trop grand, mes journées ont été longues et fatiguantes. J’aurais du les réduire de presque une heure de roulage. En réalité, les années précédentes je prévoyais toujours une journée intermédiaire pour l’aller ou le retour, par exemple avec un arrêt à Die, Manosque ou Aubenas. Cela permettait de ne pas aller ou revenir des Alpes d’une seule traite.
Au final, sur ce road book, rien de nouveau pour moi, mais j’ai pu rouler sereinement car justement je commence à bien connaitre le secteur. J’ai quand même noté quelques nouvelles routes alternatives (Péone, Modane). La météo aura presque était parfaite, sauf pour l’aller (histoire de bien commencer…) et le retour qui m’a fait raccourcir d’une journée ce périple. Sur ces premiers jours de septembre, les routes sont encore bien chargées en touristes étrangers, cyclistes et bien sûr motards. Clairement les cols de la RGA sont les plus empruntés, ce qui me fait préférer des secteurs plus calmes comme le Col de l’Echelle (ou le Col Agnel en 2020).
Avec le recul, je n’ai fait qu’une seule fois la partie nord des Alpes avec l’Iseran, Roselend ou Beaufort. Idéalement, il faudrait que mes prochains road trips alpins soient plutôt dans ce coin là !